CHAPITRE VII (2)

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C’était un petit homme gaillard, un industriel qu’il connaissait bien. Il exprima le regret d’avoir dérangé K. au milieu d’un travail important, et K. déplora de son côté d’avoir fait si longtemps attendre ce monsieur. Mais il le fit si distraitement et d’un ton qui passait tellement à côté que l’industriel en aurait été nécessairement frappé s’il n’eût été si fort absorbé par son affaire. Il sortit des comptes et des tableaux de chiffres de toutes ses poches, les étala devant K., expliqua plusieurs nombres, corrigea une petite faute de calcul qui lui avait sauté aux yeux malgré la rapidité de son examen, rappela à K. qu’il avait conclu avec lui, l’année précédente, une affaire du même genre, mentionna, comme par parenthèse, que cette fois-ci, une autre banque voulait s’en occuper à tout prix, et se tut finalement pour avoir l’opinion de K.; K. avait bien suivi au début le discours de l’industriel; l’importance de l’affaire lui était bien apparue et l’idée avait bien absorbé son attention, mais hélas! pour fort peu de temps; il n’avait pas tardé à cesser d’écouter pour opiner simplement du bonnet à chaque exclamation de l’autre, puis il n’avait même plus fait ce geste et s’était borné à regarder le tête chauve qui se penchait sur les papiers; il se demandait à quel moment cet homme finirait par s’apercevoir qu’il parlait dans le désert. Aussi, quand l’autre se tut, K. crut-il réellement qu’il ne le faisait que pour lui permettre de reconnaître qu’il était incapable d’écouter. Mais il remarqua, avec regret, au regard attentif de l’industriel – visiblement prêt à toutes les réponses – qu’il fallait continuer l’entretien. Il inclina donc la tête comme s’il avait reçu un ordre et se mit à promener lentement son crayon sur les papiers en s’arrêtant de temps à autre pour pointer un chiffre quelconque. L’industriel pressentait des objections; peut-être ses chiffres n’étaient-ils pas exacts, peut-être n’étaient-ils pas probants, en tout cas il recouvrit les papiers de la main et reprit un exposé général de l’affaire en s’approchant tout près de K.

«C’est difficile», dit K. en faisant la moue.

N’ayant plus rien où se raccrocher du moment que les papiers étaient cachés maintenant, il se laissa tomber sans forces contre le bras de son fauteuil. Il ne leva même que faiblement les yeux quand la porte de la direction s’ouvrit et que le directeur adjoint lui apparut, comme voilé par une gaze. Il ne réfléchit à rien, ne pensant qu’au résultat immédiat de cette intervention qui le soulageait considérablement, car l’industriel, s’étant levé d’un bond, s’était hâté d’aller à la rencontre du directeur adjoint. Mais K., redoutant que celui-ci ne vînt à disparaître, aurait voulu rendre l’autre dix fois plus prompt. Sa crainte était d’ailleurs mal fondée, les messieurs se rencontrèrent, se tendirent la main et s’avancèrent ensemble vers son bureau; l’industriel se plaignit du peu d’intérêt qu’il avait rencontré pour son affaire chez le fondé de pouvoir et montra K. qui se replongea dans les papiers sous le regard du directeur adjoint. Quand les deux hommes se furent penchés sur sa table et que l’industriel se fut mis en devoir de démontrer au directeur adjoint l’intérêt de ses propositions, il sembla à K. que les deux hommes, qu’il se représentait exagérément grands, négociaient au-dessus de lui à son propre sujet: il leva prudemment les yeux, cherchant lentement à voir ce qui se passait là-haut, prit au hasard l’un des papiers du bureau, le posa sur le plat de sa main et le tendit à ces messieurs, tout en se levant lentement. Ce geste ne correspondait à aucune nécessité; K. obéissait simplement au sentiment qu’il lui faudrait agir ainsi quand il aurait enfin terminé la grande requête qui le libérerait complètement. Le directeur adjoint, entièrement absorbé par la conversation, ne jeta qu’un regard distrait sur le papier; ce qui était important pour le fondé de pouvoir ne l’était pas pour lui; il prit simplement le document des mains de K., lui dit «merci, je sais déjà», et reposa tranquillement la feuille sur la table; K. dépité, le regarda de travers, mais le directeur adjoint ne s’en aperçut même pas ou, s’il en aperçut, n’en fut qu’encouragé, il éclata plusieurs fois de rire, embarrassa l’industriel par une réponse subtile et le tira aussitôt d’embarras en se faisant à lui-même une nouvelle objection, puis l’invita finalement à se rendre dans son bureau pour y conclure l’affaire.

«C’est une chose très importante, dit-il à l’industriel, je m’en rends parfaitement compte. M. le Fondé de pouvoir – mais même à ce moment-là il ne parlait qu’à l’industriel – M. le Fondé de pouvoir sera certainement heureux que nous l’en soulagions, car elle demande qu’on y réfléchisse à tête reposée, et il me semble très surmené aujourd’hui; il y a d’ailleurs quelques personnes qui l’attendent depuis longtemps dans l’antichambre.»

K. eut juste assez de présence d’esprit pour se détourner du directeur adjoint et n’adresser qu’à l’industriel un sourire qui fut aimable quoique figé; il n’intervint pas autrement, il resta penché en avant et appuyé des deux mains à sa table comme un commis derrière son pupitre, à regarder les deux messieurs qui prirent les papiers sous ses yeux tout en continuant à parler et disparurent dans le bureau de la direction. À la porte, l’industriel se retourna encore une fois et déclara qu’il partait sans adieu, car il se proposait de repasser pour entretenir M. le fondé de pouvoir du résultat des négociations; il avait d’ailleurs, ajouta-t-il, une autre petite communication à lui faire.

K. se retrouva enfin seul; il ne songea pas un instant à faire entrer d’autres clients et ne pensa même pas que confusément à la chance dont il profitait: les gens de l’antichambre croyaient qu’il discutait encore avec l’industriel et personne, même le domestique, ne se serait permis d’entrer. Il se dirigea vers la fenêtre, s’assit sur le rebord en se tenant à l’espagnolette et regarda la place au-dehors. La neige continuait à tomber, le temps ne s’éclaircissait pas.

Il resta ainsi longtemps sans savoir au juste ce qui l’inquiétait; il ne se tournait que par moments, avec une légère crainte, vers la porte du vestibule quand il croyait entendre un bruit. Mais, comme personne n’entra, il se calma, alla au lavabo, se lava à l’eau froide et revint s’asseoir, la tête plus libre, à sa fenêtre. La résolution qu’il avait prise de se défendre lui-même lui paraissait plus difficile à exécuter qu’il ne l’avait pensé d’abord. Tant qu’il avait rejeté le soin de sa défense sur l’avocat, il ne s’était trouvé en somme que peu touché par le procès; il l’avait observé de loin sans en être jamais atteint directement; il avait eu loisir d’examiner à son gré le marche de son affaire ou de s’en désintéresser. Mais maintenant, s’il assumait lui-même la tâche de sa défense, il devrait s’exposer seul à tous les coups de la justice, provisoirement tout au moins; le résultat serait, plus tard, la libération définitive; en attendant, il faudrait faire face à des dangers beaucoup plus grands que jusqu’alors. S’il en avait douté, ses rapports de ce jour-là avec l’industriel et le directeur adjoint lui auraient largement prouvé le contraire. Quelle attitude avait-il eue, dans l’embarras où le plongeait déjà la seule décision de se défendre lui-même! Et que serait-ce par la suite! Quel avenir se préparait-il? Trouverait-il la bonne voie, celle qui mènerait au résultat à travers tous les obstacles? Une défense minutieuse – et nulle autre n’avait de sens – n’exigeait-elle pas nécessairement qu’il renonçât à tout travail? Y parviendrait-il sans casse? Et à la banque que ferait-il? Il ne s’agissait pas seulement de la requête, pour laquelle un congé fût très risqué en ce moment; il s’agissait de tout un procès dont la durée ne pouvait être prévue. Quel obstacle tout d’un coup dans la carrière de K.!

Et il devait travailler pour la banque! Il regarda son bureau. Il fallait faire introduire des clients et discuter maintenant avec eux? Pendant que son procès continuait, pendant que là-haut, dans le grenier, les employés de la justice restaient penchés sur le dossier de ce procès, il lui fallait régler les affaires du service? N’était-ce pas une espèce de supplice approuvé par le tribunal comme complément du procès? En tiendrait-on seulement compte à la banque dans l’appréciation de son travail? Jamais de la vie. Son procès n’y était pas complètement inconnu…, mais de qui… et dans quelle mesure? Le directeur adjoint l’ignorait en tout cas, car il eût fallu voir comme il s’en fût servi! Il n’aurait connu aucune espèce d’humanité ni de solidarité. Et le directeur? Certainement, il était favorable à K.: s’il avait eu vent de son procès il aurait probablement cherché à alléger le service de K. dans la mesure où il l’eût pu, mais il n’y aurait sûrement pas réussi; car, maintenant que le contrepoids constitué jusqu’alors par K. commençait à s’affaiblir, il subissait de plus en plus l’influence du directeur adjoint qui exploitait à son propre profit le mauvais état de santé de son chef. Que pouvait donc espérer K. [13]? Peut-être en ruminant ainsi ne faisait-il pas nécessaire de chercher à ne pas se duper et à voir aussi clair que possible?

Sans grand motif, pour retarder tout simplement le moment de se mettre au travail, il essaya d’ouvrir la fenêtre. Elle résistait, il dut s’y prendre des deux mains. Le brouillard, mêlé de fumée, envahit la pièce et l’emplit d’une légère odeur de brûlé. Quelques flocons de neige pénétrèrent aussi, poussés par le vent.

«Vilain automne!» dit derrière K. l’industriel qui était rentré inaperçu en revenant de chez le directeur adjoint.

K. fit oui de la tête et regarda avec inquiétude le portefeuille d’où l’industriel s’apprêtait à sortir ses papiers pour lui communiquer le résultat de ses négociations avec le directeur adjoint. Mais l’industriel, qui avait suivi le regard de K., frappa sur sa serviette et dit sans l’ouvrir:

«Vous voulez savoir les résultats? J’ai le contrat en poche, ou presque. Un homme charmant, votre directeur adjoint… mais il faut se méfier!»

Il se mit à rire et serra la main de K., s’attendant à le faire rire aussi. Mais K. trouvait maintenant suspect qu’on ne voulût pas lui montrer les papiers; il ne voyait absolument rien de drôle à la remarque de l’industriel.

«Monsieur le Fondé de pouvoir, lui dit alors cet homme, vous souffrez sans doute du temps. Vous avez l’air tout ennuyé.

– Oui, dit K. en portant la main à ses tempes, des maux de tête, des ennuis de famille.

– Parfaitement», dit l’industriel qui était un homme impatient et ne pouvait jamais écouter jusqu’au bout, tout le monde a sa croix à porter.

K. avait fait machinalement un pas vers la porte comme pour le raccompagner, mais l’autre reprit:

«J’aurais encore quelques mots à vous dire, monsieur le Fondé de pouvoir. Je crains beaucoup de vous importuner en vous parlant de cela aujourd’hui, mais je suis déjà venu deux fois ces temps derniers et je l’ai oublié chaque fois. Si je remets encore la chose, qui sait si elle aura encore sa raison d’être? Et ce serait peut-être dommage, car après tout ma communication peut avoir une certaine valeur.»

K. n’avait pas eu le temps de répondre que l’industriel était déjà tout près de lui, lui frappait légèrement du revers du doigt sur la poitrine et lui demandait à voix basse:

«Vous avez un procès, n’est-ce pas?»

K. recula en s’écriant:

«C’est le directeur adjoint qui vous l’a dit!

– Jamais de la vie, répondit l’industriel, comment pourrait-il le savoir?

– Par vous peut-être? demanda K., déjà bien plus maître de lui.

– Il m’arrive par-ci par-là de petites nouvelles du tribunal, déclara alors l’industriel, c’est justement à ce sujet que j’aurais à vous dire deux mots.

– Mais tout le monde est donc en rapport avec la justice!» dit K. en laissant tomber sa tête.

Il amena l’industriel vers le bureau. Ils se rassirent tous deux comme précédemment et l’industriel déclara:

«Ce que je peux vous communiquer n’est peut-être pas très important, mais dans ce genre d’affaires il ne faut jamais rien négliger. D’ailleurs, j’avais envie de vous rendre service, si modestement que ce fût. Ne nous sommes-nous pas toujours entendus en affaires? Eh bien!…»

K. voulut alors s’excuser de son attitude précédente, mais l’industriel, n’admettant aucune interruption, remonta sa serviette sous son bras pour montrer qu’il était pressé et poursuivit:

«J’ai entendu parler de votre procès par un certain Titorelli. C’est un peintre, Titorelli n’est que son pseudonyme, j’ignore son véritable nom. Voilà déjà des années qu’il vient me voir de temps à autre à mon bureau et qu’il m’apporte de petits tableaux pour lesquels – c’est presque un mendiant – je lui donne toujours une espèce d’aumône. Ce sont d’ailleurs de jolis tableaux, des landes, des paysages, enfin vous voyez ça. Ces achats auxquels nous étions déjà habitués tous les deux se passaient toujours le mieux du monde; mais, à la fin, il s’est présenté trop souvent et je le lui ai reproché; nous en sommes venus à parler, j’étais curieux de savoir comment il pouvait vivre de sa seule peinture, et j’ai alors appris à mon grand étonnement qu’il vivait surtout du portrait. Il travaillait, me déclara-t-il, pour le tribunal. Je lui demandai pour lequel. Ce fut alors qu’il m’en parla. Vous êtes mieux placé que tout autre pour imaginer la stupéfaction que me causèrent ses récits. Depuis ce temps j’apprends toujours à chacune de ses visites quelque nouvelle de la justice et je finis par acquérir petit à petit une grande expérience de la chose. À vrai dire, ce Titorelli est bavard et je dois souvent le faire taire non seulement parce qu’il est menteur – c’est indéniable – mais encore et surtout parce qu’un homme d’affaires qui ploie comme moi sous le faix de ses propres soucis n’a pas le temps de s’inquiéter des histoires des autres. Mais passons. Je me suis dit que ce Titorelli pourrait peut-être vous servir, il connaît beaucoup de juges et, bien qu’il n’ait peut-être pas lui-même grande influence, il peut vous renseigner sur la meilleure façon d’approcher certains magistrats. Et quand bien même ses conseils ne seraient pas définitifs, vous pourriez, vous, en tirer grand parti. Car vous êtes presque un avocat. Je dis toujours: M. K. est presque un avocat. Ah! je n’ai pas peur pour votre procès! Mais voulez-vous aller maintenant chez Titorelli? Sur ma recommandation, il fera certainement tout ce qui lui sera possible. Je pense vraiment que vous devriez y aller. Pas aujourd’hui nécessairement; quand vous voudrez, à l’occasion. D’ailleurs, du fait que je vous le conseille, vous n’êtes pas obligé d’y aller. Si vous pensez pouvoir vous passer de lui, il vaut certainement mieux le laisser de côté. Peut-être avez-vous déjà arrêté vous-même un plan précis que Titorelli risquerait de déranger. Dans ce cas-là, n’allez pas le voir, je vous en prie. Il faut d’ailleurs certainement se faire violence pour aller chercher des conseils chez un pareil oiseau. Enfin, voyez vous-même ce que vous avez à faire. Voici un mot de recommandation et l’adresse du bonhomme avec.»

Déçu, K. prit la lettre et la mit dans sa poche. Même au cas le plus favorable, l’avantage qu’il pourrait retirer de cette recommandation était relativement moindre que l’ennui de savoir que l’industriel avait connaissance du procès et que le peintre risquait d’en répandre le bruit. Il put à peine se résoudre à remercier brièvement le client qui gagnait déjà la porte.

«J’irai, finit-il par lui dire en prenant congé, ou bien je lui écrirai de passer me voir au bureau, car je suis très occupé en ce moment.

– Je savais bien, dit l’industriel, que vous trouveriez la meilleure solution. À dire vrai je pensais que vous auriez préféré éviter de faire venir à la banque des gens comme ce Titorelli et de parler ici avec lui de votre procès. Il n’est pas toujours bon non plus de laisser des lettres dans les mains de personnages de ce genre. Mais vous avez sûrement réfléchi à tout et vous savez ce que vous pouvez faire.»

K. opina du bonnet et raccompagna l’industriel jusque dans l’antichambre. Mais, malgré son calme extérieur, il commençait à se faire peur. Il n’avait dit, à la vérité, qu’il écrirait à Titorelli que pour montrer au gros client qu’il appréciait sa recommandation et qu’il ne voulait pas tarder un instant à réfléchir aux possibilités de rencontrer le peintre, mais, s’il avait jugé l’aide de l’artiste utile, il lui eût écrit sur-le-champ. Il avait fallu la réflexion de l’industriel pour lui faire remarquer les dangers qu’une lettre risquait de lui faire courir. Pouvait-il donc se fier si peu à son propre jugement? S’il pouvait inviter expressément par lettre un individu équivoque à se présenter à la banque et s’il pouvait songer à lui parler de son procès à deux pas de la porte du directeur adjoint, n’était-il pas possible aussi, n’était-il pas même très probable, qu’il côtoyait d’autres périls sans s’en douter et qu’il était en train de se jeter sur des écueils inaperçus? Il n’aurait pas toujours quelqu’un à ses côtés pour le prévenir. Et c’était maintenant – maintenant qu’il voulait ramasser toutes ses forces pour entrer en lice – c’était maintenant qu’il fallait qu’il lui vînt sur sa propre vigilance des doutes qu’il n’avait encore jamais connus! Fallait-il que les difficultés qu’il rencontrait dans son travail professionnel vinssent lui faire obstacle aussi dans son procès! Il ne comprenait plus du tout comment il avait pu concevoir l’idée d’écrire à Titorelli et de l’inviter à la banque.

Il en hochait encore la tête quand le domestique s’approcha de lui pour lui faire remarquer trois messieurs qui étaient assis sur une banquette dans l’antichambre. Ils attendaient depuis déjà longtemps d’être reçus dans le bureau de K. Ils s’étaient levés en voyant le domestique lui parler, chacun cherchant une occasion de se faufiler le premier. Puisque la banque avait si peu d’égards que de leur faire perdre leur temps dans cette salle d’attente, ils ne voulaient plus observer aucune espèce de retenue.

«Monsieur le Fondé de pouvoir!» appelait déjà l’un d’eux.

Mais K. s’étant fait apporter sa fourrure, leur déclara à tous les trois, en enfilant son vêtement avec l’aide du domestique:

«Excusez-moi, messieurs, je le regrette beaucoup, je n’ai pas le temps de vous recevoir en ce moment. Je vous en demande infiniment pardon, mais j’ai à régler en ville des affaires de la dernière urgence et je suis obligé de partir sur-le-champ. Vous avez vu vous-mêmes combien je viens d’être pris. Auriez-vous l’amabilité de revenir demain ou quelque autre jour? À moins que vous ne préfériez que nous parlions de vos affaires par téléphone. Si vous voulez, vous pourriez peut-être aussi me mettre tout de suite au fait en deux mots et je vous donnerais par lettre une réponse détaillée. Le mieux serait évidemment que vous repassiez.»

Ces propositions de K. provoquèrent chez les messieurs, auxquels on annonçait maintenant que leur attente avait été vaine, un tel étonnement qu’ils se regardèrent les uns les autres sans mot dire.

«Nous sommes donc d’accord?» demanda K. en se tournant vers le domestique qui lui apportait son chapeau.
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